Garantir des conditions de travail équitables et modernes aux jeunes médecins est essentiel pour maintenir des équipes bien formées, en bonne santé et motivées dans nos hôpitaux. Ces améliorations sont cruciales pour assurer la qualité des soins à long terme, car des médecins reposés et motivés offrent de meilleurs traitements, ce qui est bénéfique pour les patient.e.s.
Aujourd’hui, les médecins internes travaillent en moyenne plus de 56 heures par semaine, ce qui est non seulement malsain, mais aussi préjudiciable à la qualité des soins et à la formation postgraduée structurée. Actuellement, seulement 21 % d’entre eux bénéficient de la formation obligatoire de quatre heures par semaine, un chiffre insuffisant pour garantir la spécialisation de qualité.
Le modèle de travail 42+4 propose une solution : limiter à 42 heures par semaine les prestations aux patients et consacrer au moins quatre heures à la formation postgraduée. Cela permettrait de respecter la loi sur le travail, d’améliorer la santé des médecins et de prévenir l’épuisement professionnel. Des médecins en bonne santé commettent moins d’erreurs et assurent une meilleure sécurité des patients.
La profession de médecin doit rester attrayante pour lutter contre la pénurie de personnel qualifié. Les conditions de travail actuelles, associées à des horaires longs et une conciliation difficile entre vie privée et professionnelle, poussent de nombreux jeunes médecins à quitter la profession. La réduction du temps de travail faciliterait le recrutement et rendrait le métier plus attractif, tout en réduisant les coûts liés à la formation du personnel et au respect des normes.
En modernisant les conditions de travail, la Suisse pourrait aussi réduire sa dépendance à l’égard de la main-d’œuvre étrangère, en favorisant l’intégration de médecins formés localement. Cette stratégie permettrait de valoriser les investissements réalisés dans l’éducation médicale et de renforcer la résilience du système de santé face aux défis futurs, tels que le vieillissement de la population.