Depuis la publication de la lettre ouverte de notre faîtière, l’ASMAC, plusieurs réactions nous sont parvenues, parfois très critiques. Beaucoup expriment leur colère face à des délais désormais six fois supérieurs à la norme et leur lassitude devant ce qui semble n’être qu’une énième lettre ouverte. Ces messages sont légitimes.

Nous partageons l’immense colère et le sentiment d’injustice, de façon vive jusqu’au sein même de l’AMIG.

Nous ne sommes pas spectateurs de cette situation : nous la vivons. Les membres de notre comité, leurs collègues, leurs conjoint·e·s et ami·e·s sont eux-mêmes directement touchés par les retards dans la délivrance des titres. Nous partageons la frustration et le sentiment d’injustice qui s’expriment, et nous tentons d’agir, dans la limite de nos moyens.

Aujourd’hui, des médecins attendent plus d’un an pour obtenir un titre censé être délivré en deux mois. Pendant ce temps, ils assument pleinement les responsabilités d’un chef de clinique, sans reconnaissance officielle, avec un blocage de carrière, des pertes salariales et parfois l’impossibilité de changer d’institution ou de partir à l’étranger. C’est inadmissible, et nous ne l’avons jamais minimisé, comme en témoignent nos précédents posts, très remontés.

Nous avons, dès le début, alerté notre faîtière et demandé des mesures fortes. Nous avons milité pour le licenciement de Madame Brodmann, et sommes ravis d’apprendre qu’elle ne fait plus partie de l’ISFM. Nous avons structuré nos revendications autour de deux axes : d’une part, débloquer le traitement des titres ; d’autre part, obtenir réparation pour les préjudices subis.

Sur le plan administratif, notre priorité est de réduire la bureaucratie et d’obtenir un processus plus transparent. Ce dossier relève du niveau national – FMH, ISFM et ASMAC – et non cantonal. C’est pourquoi nous n’avons pas pu intervenir directement sur ce volet, qui appartient à notre faîtière de porter. La lettre ouverte du 3 octobre en est le résultat : elle reprend point par point les revendications que nous défendons depuis plus de six mois.

En toute transparence, nous avons voulu croire que la présence de nouvelles personnes au sein de l’ISFM allait donner lieu à des changements. On nous les avais promis. Mais il faut le dire clairement : l’ISFM est incapable de faire son travail. Au lieu de réduire les délais, elle les a fait exploser : douze mois d’attente pour un titre censé être délivré en deux. C’est scandaleux.

En parallèle, notre avocat est en train de finaliser une analyse juridique rigoureuse, destinée à corroborer à la fois les chances de succès et la stratégie juridique à adopter pour obtenir réparation. Nous nous engageons à communiquer les résultats de cette évaluation ces prochains jours, tout en priorisant nos exigences auprès de la FMH. En effet, nos exigences, qui sont les mêmes depuis le début de cette crise, sont les suivantes :

  • engagement ferme à ramener les délais à deux ou trois mois maximum ;
  • annulation de l’émolument de 4 000 francs appliqué en cas de retard supérieur à 90 jours ;
  • création d’un fonds d’indemnisation pour les médecins lésés.

Nous allons persévérer avec force et avec les avis spécialisés de notre avocat engagé, pour poursuivre au quotidien toute action en notre pouvoir, et soutenir chaque médecin concerné, à notre échelle cantonale.

Ainsi, le fait que notre faîtière ait désormais officiellement porté nos demandes auprès de la FMH, qui doit à présent assumer ses responsabilités et exiger de l’ISFM des mesures concrètes, constitue pour nous une avancée réelle — même si cette réaction intervient tardivement, en raison de l’inertie persistante de l’ISFM et du manque d’engagement de la FMH à assumer sa part de responsabilité dans la supervision de l’ISFM.

Parallèlement, nous poursuivons nos démarches au niveau local. Des discussions sur ce sujet sont en cours depuis la fin du mois d’août, et une rencontre avec la Direction des ressources humaines des HUG est prévue le 15 octobre, afin de finaliser, nous l’espérons, l’adaptation contractuelle, salariale et en matière de vacances dès le dépôt du dossier de titre, à l’instar de ce qui se fait déjà à Neuchâtel et à Bâle. Cette mesure, juste et cohérente, permettrait de reconnaître concrètement le travail accompli, même lorsque les délais administratifs s’allongent.

Cette problématique est désormais entre les mains des hautes sphères nationales – FMH, ISFM et faîtière – où nous n’avons malheureusement pas de siège décisionnel. Certaines problématiques, notamment celles relatives à la prise de responsabilité de l’ISFM et de la FMH, incombent à notre faîtière, et nous ne pouvons qu’appuyer de manière répétée nos demandes pour qu’elles soient pleinement entendues. Nous continuerons néanmoins à agir sans relâche, à relayer la colère de nos membres, et à exiger des actes, des réparations et du respect pour chaque médecin lésé par cette situation inacceptable.

Nous restons à disposition pour tout complément d’information, via notre formulaire de contact.